mardi, juillet 13, 2010

Tribute


Cette photo a été prise une semaine après, le 19 janvier. J'en avais à l'époque beaucoup voulu à L, qui l'avait prise sans me demander mon avis. Je laissai échapper quelques larmes, pour la première fois, en espérant que personne ne me verrait. Nous n'avions pas le temps. Aujourd'hui je pense que L a bien fait. Cette photo me rappelle à moi-même.

Six mois plus tard exactement, tout cela semble dérisoire. Je me disais que cela serait un jour comme les autres. Et non. J'ai passé une soirée magnifique avec F et R. De la tendresse en barre, que même les loukoums ne leur arrivent pas à la cheville pour ce qui est de l'amour sucré jamais écoeurant. La terre promise.

La culpabilité du survivant n'est pas celle que l'on croit. Elle n'est jamais d'avoir survécu là où d'autres sont morts. Je traîne la mienne, comme beaucoup trop d'autres, en forme de tatouage discret. On ne la ramène pas quand notre vie n'a tenu qu'à un fil.

Je n'ai pas pensé à vous, mes amis, mes proches, qui m'avez tant entourée, lorsque tout a tremblé. Je n'ai pensé qu'à moi et à mon entourage physiquement proche. Et cela se résume à quelques mètres carrés. Rationnellement, cela fait sens; mais il faut vivre ensuite avec cette certitude que oui, la dernière image, lorsque l'on pense mourir, est celle de sa petite existence, de son futur immédiat, et des petites bassesses nécessaires à sa préservation.

Puis vient, par la suite, la culpabilité la plus énorme qu'il soit: celle de vouloir ne jamais avoir assisté à pareil spectacle et celle, bien plus profonde, bien plus durable, de regretter ces moments extrêmes durant lesquels nous avons pu observer une humanité sans fard. Une solidarité qui ne pouvait plus se satisfaire de ces petites intrigues néanmoins nécessaires à la vie quotidienne. Un truc énorme.

Murakami, dans l'Oiseau à Ressort, décrit cette beauté atroce entraperçue au fond d'un puits, quand nul espoir ne subsiste devant la fin d'un monde. L'horreur la plus graphique, et l'humanité la plus vraie. Elle passe et ne revient jamais, effrayante et somptueuse, existence tangible mais furtive, vite réintégrée dans l'individualité.

Antelme disait: "le sentiment ultime d'appartenance à l'espèce humaine". Je pense que c'est ce que nous nous avons expérimenté.

Haïti en surprendra encore plus d'un, par la dignité de son peuple et son endurance protéiforme. Mais cette chose que nous avons aperçue dans les décombres, malgré l'odeur, malgré l'horreur, cette humanité splendide, terrifiante et fugitive a disparu. Je m'en voudrai toujours de la regretter.

Je dédie ce message, du fond de mon coeur, à Lisa, Jan, Mamadou, Fred, Renée, Andrea, Nivah, Guido, Cleiton, Andrew, l'autre Andrew, Luis, Emilio, Ann, Kai, Gerardo, Cecilia, Parnel, Doug, Alexandra, Nicole, Jerome, Misha et Lionel. A tous ceux que je connaissais moins pour en dire le nom. A leurs proches, et à tous ceux qui se retrouvent, aujourd'hui, à vivre cette réalité de l'absence.

Et je le dédie également aux vivants, à vous tous qui rendez ma vie plus belle tous les jours.

Forward always. To Haiti; and us.

mercredi, avril 21, 2010

Deadwood

Je me rends compte que je n’ai pas écrit sur ce blog depuis longtemps. Alors ça mérite bien un petit update. Pas façon CNN, hein !, juste mon petit niveau.

Hier soir, j’ai été manger avec DR chez M et D. DR, c’est mon boss, et D, c’est mon ancien colocataire, du temps où nous avions une maison dont nous étions parvenus à faire un foyer –chose inestimable dans une vie d’expat’. M, c’est sa petite femme, tout juste arrivée en Haïti rejoindre son homme. Il n’y a pas 3 mois, ils n’imaginaient sans doute pas se retrouver ainsi, nouveau boulot pour tous les deux, nouvelle vie, nouvelle maison, et pourtant voilà, même un 12 janvier peut donner naissance à des choses belles.

Ce joli dîner a d’une certaine manière scellé d’une manière très douce, agréable et naturelle la transition de l’avant à l’après. On prend les mêmes, moins et plus pas mal d’autres, et on ne recommence pas, on avance. Nous nous sommes rendu compte, de façon indubitable, que ce qui était parti l’était pour toujours. Nos repères. Notre maison. Les habitudes prises au cours de ces deux dernières années. Des amis. Le lambi préparé par les pêcheurs sur la superbe plage publique de Petit Goâve, sans restau ni hôtel, et où il fallait ramener son pique-nique (une plage, quoi !), aujourd’hui investie par les internationaux en poste à Léogâne et qui ne tardera pas à s’aménager, même joliment. Ce petit rade près de Delmas. Plus récemment, cette harmonie éphémère née des ruines et de la nécessité. C’est marrant. Ce sont surtout les bons souvenirs qui restent.

C’est bête mais je pense à Al Swearingen, dans Deadwood, l’affreux patron de rade pas-si-méchant-que-ça-au-fond-mais-chut-faut-pas-le-dire. « Things are just changing. There’s nothing to be afraid of. It is just change”.

2010 avait pourtant bien commencé. « Promising », avais-je écrit en statut fessebouc. Le 8 janvier arrivait P, mon nouveau collègue, que l’on avait sacrément rincé pour l’occasion. Nous avions croisé C, qui pour une fois buvait un verre après le service en affichant son plus beau sourire et nous avait finalement laissés pour aller rejoindre sa femme et son petit garçon. Le 9, dîner à la maison ; MB était là, et nous nous étions promis une bière la semaine suivante pendant que F, en bon voisin, s’était joint à nous pour un verre. Le 10, nous étions allés à la plage, où nous avions nagé et ri avec E, qui nous avait menacé des pires châtiments si nous ne venions pas partager sa table le dimanche suivant. Le 11, L était rentrée de vacances avec son fiston, avec une pêche à décorner tous les pontes de l’ONU, des projets plein la tête et toujours son rire autour de nos cafés crâmés rendus meilleurs par ses conseils toujours judicieux et son exigence intellectuelle. Le 12, j’avais oublié de copier pour G la saison 2 de Rome, parce que oui c’est comme ça que se finissent les réunions stratégiques, mais ce n’était pas grave car ce serait pour le lendemain.

Et puis voilà. C, MB, F, E, L, G sont morts. Et J, et A, et A et N. Ainsi que beaucoup, beaucoup trop d’autres. Des alphabets qui n’en finissent pas, juste dans ces trois lettres-là : PAP. Un coup de boomerang du P, sans doute, devant tant d’insouciance.

Il y a eu les cadavres, l’urgence, la désolation, pas d’eau, pas le temps de réfléchir, encore des cadavres, encore, encore, encore, les quartiers écrasés, l’odeur, la colère, la fatigue, pas de couvertures pour personne, les nuits dans la voiture heureuse de pouvoir en partager une, les nouveaux visages, la dignité de ceux croisés dans les rues, pas assez de mots ou trop au contraire pour dire tout cela. Et surtout une humanité qui, dans ces moments extrêmes, s’est révélée n’être pas si dégueulasse que ça.

Puis je suis rentrée en mars, la peur au ventre en me demandant comment faire cette chose simple de retrouver mon petit monde et si moi aussi j’avais changé. Pas trop en fait (enfin, je ne crois pas). J’ai pu apprécier, dans toute sa pudeur et sa véracité, l’amour de mes proches et de mes amis. J’ai vu la Mammick, et j’ai retrouvé deux petites puces qui hantaient un passé jamais complètement révolu et qui maintenant font partie de mon présent. Moins de deux semaines après, je disais au revoir à la Mammick comme on réalise que l’enfance ne survit que dans ses souvenirs et ce que l’on veut bien en faire. J’ai fêté la nouvelle année en forme de poisson d’avril. Accessoirement, j’ai rayé la Sicile de la carte mais ça c’est de bonne guerre et croyez-moi les filles, c’est un service que je vous rends (gnark gnark).

Je vois toujours ces chairs abîmées, connues ou non, et ces anonymes qui n’en sont plus vraiment car l’on pense à eux, même nous qui ne les connaissions pas. De loin, j’ai parfois l’impression de reconnaître l’allure de F, la démarche de C, la coupe de L, l’uniforme de E, et de ceux qui ont, d’une manière ou d’une autre, rythmé mon quotidien depuis près de deux ans. Je sursaute si les rangers de mes poilus font un peu trembler le bureau/container ou lorsque les chiens aboient en pleine nuit. Je balise une pièce d’un coup d’œil avec la satisfaction de faire la nique au plafond. Je me suis habituée à repérer mon chemin dans Port-au-Prince meurtrie au gré des décombres et des déblaiements journaliers. Et il y a des sourires qui s’échangent et qui dépassent toutes les frustrations de ne pas pouvoir en faire assez au boulot, toutes les incertitudes concernant ce pays que j’ai appris à aimer et avec lequel j’aurai toujours une relation à part.

Haïti forever, and a huge damn tribute to Haitians.

Voilà. J’étais partie pour huit mois, et fin juin, cela en fera 26. Avec les derniers en mot-compte-double. Une sacrée putain de partie de scrabble. On me dit parfois : « ha bah toi, tu traînes un bon paquet de casseroles!”. Je les aime bien, moi, mes casseroles. Et puis je les brique. Et l’avantage d’avancer d’avec, c’est qu’elles font suffisamment de boucan pour me rappeler à moi-même. Alors pas question de s’arrêter pour qu’elles fassent moins de bruit. Faudrait pas s’oublier, tout de même.

« Everything changes. There’s nothing to be afraid of ».

dimanche, octobre 18, 2009

Non, Sire. C'est une révolution.



Je ne pensais pas nécessairement réagir à l'info... On parle encore de Polanski, de Mitterand, ces "scandales" qui auraient ébranlé la droite, mais à la vérité, on s'en tamponne tous un peu le coquillard. Par contre, le Prince Jean...

Bien sûr, le placement des "fils de" n'est pas chose nouvelle. Disons que traditionnellement, ils se faisaient petits, au moins au début. On leur demandait encore de faire leurs preuves. Une certaine "classe", ou conscience qu'il ne faut pas trop titiller les "petits" sur ce genre de principes. Forcément hypocrite (si on ne le montre pas trop, ces couillons n'y verront que du feu), mais disons plus acceptable. Une acceptation tacite d'un pacte social biaisé mais où chacun pouvait y trouver son compte, en quelque sorte. Allez, vous ne faites pas trop de vagues et vous nous laissez une petite place au soleil, et nous, on fera comme si on n'avait rien vu.

Le changement est dans l'étalage sans complexes: je m'appelle Jean Sarkozy, mais je ne serai pas nommé: je serai élu. Sans doute ne se rend-il pas compte, le pauvre chéri, qu'une telle certitude concernant un scrutin est en elle-même hautement suspecte.
Balancer ses résultats somme toute médiocres à la face de milliers d'étudiants de son âge qui triment pour essayer d'en décrocher de meilleurs dans l'espoir, même pas d'un boulot à la hauteur de leur CV ou de leurs ambitions, mais juste d'un job qui permette de payer le loyer, personne n'a dû lui expliquer que ce n'était pas très malin non plus. Heureusement que l'Elysée va couper sur la com', z'ont pas très bien fait leur boulot les loustics... Et après tout, on demande bien aux instits d'être titulaires d'une licence. Idem pour un grand nombre de postes de l'administration publique. Pour gérer des brassées de pépettes, en revanche, c'est bien connu: il faut juste du flair et du culot (dans la bouche de Claude Leroi, ça donne: "des idées et des relations"), et fiston ne manque ni de l'un ni de l'autre. Un héritage génétique, sans doute, tout comme papa (pensée pour Oedipe....). Et tant pis pour tous ces envieux qui n'ont rien compris à la politique.

Ce n'est pas nouveau, pourtant, le côté décomplexé du fric et du pouvoir. Cela fait quelques années. Comme le disait Stéphane Guillon, le fait du prince ne nous tombe pas dessus comme par enchantement, c'est même sur ce côté couillu ringard ("un peu sommaire, certes mais.... efficace") que Sarkozy père a bâti son électorat.

N'empêche, sur mon île de l'autre côté de l'Atlantique, toutes ces réactions me font assez plaisir. J'y trouve un petit relent de lanterne et de "ha ça ira, ça ira, ça ira!!!" bien franchouillard, comme si le présinain et son clone playboy -plus grand, plus blond, plus ultrabright- avaient sous-estimé cette hargne épidermique contre les passe-droits affichés un peu trop imprudemment. Un truc qui nous gratouille du côté de 1789 et un peu après, quand on avait un peu abusé de la guillotine. Un truc qui fait rire les étrangers ("haaaaa là là, vous les Français!!!!"), mais qui me fait penser qu'en dépit de 2007, les valeurs républicaines ont encore un bel avenir devant elles.

Allez les gars. Rendez-vous en 2032 pour l'élection du Prince (au fait, quelqu'un a-t-il pensé à lui offrir Machiavel?), ou on essaye de redresser la barre?????

jeudi, juillet 16, 2009

14 juillet + 1

C'est marrant....
Il me semble voir un très possible rapprochement entre ça et ça.
Pas vous???????

PS: Je tiens à préciser une chose. Que des gars de la DGSE prennent une couverture de journalistes, ça ne me dérange pas plus que ça, après tout c'est aussi leur boulot. Par contre, soit ils sont en mission officielle et ils n'en n'ont pas besoin, soit c'est officieux et la DGSE s'arrange pour leur fournir une carte de presse. Dans les deux cas: je trouve que cela se justifie davantage que l'envoyé spécial du gouvernement en mission tout ce qu'il y a de plus officielle.....

mercredi, juillet 15, 2009

Martine à l'école


J'aime pas le 14 juillet (désolée F. mais mis à part ton anniversaire....). J'aime pô, j'aime pô, j'aime pô. La côté flonflon, je pense, ça me gonfle, bien que cela me fasse penser à Bashung.
Bah j'ai entendu un discours qui m'aurait presque réconciliée avec la diplomatie française. Sans Déc. Intelligent. Plutôt couillu. Emouvant. Faut dire, l'ambassadeur se casse. Mais un gars qui a les tripes de dire ce qu'il ressent devant 200 personnes, Première Ministre y compris (C'est mon regret je ne l'ai pas rencontrée -Mais l'éclat de rire au "Première Dame" de son Ministre, j'ai adoré......... Note du traducteur: la rumeur court que Madame préfère les femmes), j'admire.
Bref. Je suis allée lui serrer la pince façon p'tit prince (euh ben moi, rien...). Mais je me suis dit qu'il restait des gens bien dans ce milieu. Nous sommes si cloisonnés -MINUSTAH, ambassades, ONG- que nous oublions quotidiennement le boulot que font "les autres".
j'ai admiré la brillance de cet homme qui, en ce 14 juillet, n'a pas prononcé ces mots fatidiques de 14 juillet, Révolution et autre Démocratie. Il a juste admis que ce pays, nous n'y comprenons souvent rien. Et que d'ailleurs, nous ne comprenons pas grand chose à quoi que ce soit. Le tout en nous faisant passer pour très intelligents.
Très fort.
Je n'apprécierai pas mes prochains ferreros de la manière.

mercredi, juillet 08, 2009

Requiem for a freak

Hier, j'ai vu une drôle de photo.
Des clichés de macchab', j'en vois pourtant assez souvent, les rapports de police en sont assez friants. Comme ceux des droits de l'homme il y a quelques temps. Bref, d'habitude, ça ne m'interpelle que moyennement, je regarde surtout l'aspect des blessures, comment cela a pu être fait, avec quoi etc.
Mais hier c'était différent. Un gars que l'on soupçonnait être un gros bonnet des malfrats et qui s'est révélé n'être qu'un pauvre type qui avait essayé de braquer un tap-tap. Une petite frappe toute jeune qui s'est pris une bastos, probablement par un mec plus gros que lui au moment où il essayait de lui piquer son larfeuille. J'ai pensé: "poor bastard", en anglais dans le texte. Allongé par terre, les yeux encore ouverts. OK, ça je connais. Mais il n'était peut-être pas mort depuis très longtemps au moment de la photo, le regard disait encore quelque chose. "Meeeeeeeeeeerrrrrrrrrde qu'est-ce qui se passe?". Un truc comme ça.
Ce petit con allongé dans son sang, joli comme un coeur malgré la pommette droite tuméfiée par l'impact de balle, les jambes élégamment croisées et cette expression dans les pupilles éteintes, ça m'a retournée. Pas que moi d'ailleurs, les flics endurcis aussi. Cela ne m'a pas forcément donné à réfléchir sur la violence ici. Haïti reste un des pays des Caraïbes bien en-dessous de la moyenne des homicides de la région. Mais j'ai pensé à tous les petits abrutis du même genre ici et ailleurs. Pendant que Bill, à Gonaïves, rendait à César ce qui est à Brutus, et faisait remarquer que Michael avait grandement contribué au financement du parti démocrate.
Tout est dans tout. Rest in peace.

mardi, avril 07, 2009

Humour

En ce moment, c'est la campagne électorale, pour le renouvellement du tiers du Sénat. Elle ne suscite pas un engouement particulier, mais on commence à voir émerger ça et là, à Port-au-Prince en tout cas, quelques affiches, portraits et graffitis. Je ne peux pas en dire beaucoup plus parce que ce ne serait pas professionnel.
Y'a quand même une petite histoire...
Les supporters d'un candidat recalé, il paraît qu'ils disent: "XX ou la mort".
J'ai pas osé à voix haute mais j'ai dû aller faire "hou hou hou hou" aux toilettes.
- "La mort!"
- "Oui, mais tchitchi d'abord!".
Comme quoi. Y'a du vrai dans les blagues.

PS: Il va de soi que je dédicace ce post à N. du C.C., et que la pinte mentale que je lui ai offerte en plein fou rire dans les toilettes, il l'aura à mon prochain passage parisien...

mercredi, avril 01, 2009

Mondes parallèles

J’aime assez les réunions du mardi. On y discute stratégies politiques des dirigeants du cru, intentions des hautes sphères, lois, appui budgétaire, communauté internationale, projections, bref tout un tas de trucs très intéressants, avec des gens idoines (sans ironie aucune, je précise).
Parmi eux, il y a entre autres G. G., c’est un gradé plus tout jeune d’un pays d’Amérique Latine, comme ils savent les faire là-bas. Je dois avouer, j’ai une certaine tendresse pour les vieux militaires latinos de gauche très éduqués, je me dis que ça ne doit pas être facile à gérer tous les jours, comme combinaison.
Ce que j’aime surtout, c’est papoter avec G. après la réunion, lorsqu’il fulmine contre l’approche technocratique de nos procrastinations en disant, avec une sincérité et une candeur désarmantes, qu’il pensait en venant ici aider la mission à améliorer les conditions de vie des gens et non s’embourber dans le jeu des hommes forts du pays.
Pour ma part, je pense qu’il faut un peu des deux mais ce n’est pas le sujet. Ce qui m’interpelle à chaque fois, c’est que le seul idéaliste (pragmatique) que je connaisse ici, c'est un uniforme, je ne m’y habituerai jamais.

mardi, mars 24, 2009

Y'a que les imbéciles....

... qui ne changent pas d'avis. En fait, je ne fais pas que juste que passer.
Prise d'un certain remord (des remords, jamais de regrets, tout ça tout ça; ha non c'est vrai la culpabilité, ça ne marche plus!) d'avoir négligé la chose depuis les derniers mois, je me suis lancée dans la relecture (un peu d'égocentrisme n'a jamais fait de mal à personne, voir parenthèses précédentes) de quelques unes de mes précédentes logorrhées.

Et je dois dire, je me pose une question. Est-ce que je parlais autant d'alcool parce que j'étais vraiment bourrée le plus clair de mon temps, ou parce que, lorsque l'on n'a rien d'autre à raconter, c'est tout de même le moment le plus croquignolesque de votre existence? ben voui, faut bien l'admettre,90% du truc parle de picole et de gueules de bois. Ne vous inquiétez pas; je suis toujours partisane. J'ai juste moins le temps de me mettre la gueule à l'envers.

Déconnez pas; il y en aura qui me diront que c'est totalement déplacé, mais je me pose la même question sur tout plein de trucs en termes d'analyse (même pas psy) aujourd'hui: les chiffres (de viols, kidnappings, meurtres, bref, violent crimes dont je me coltine les photos tous les matins) en Haïti est-il plus élevé aujourd'hui parce qu'il y en a plus, ou parce que les gens(ses) le rapportent plus? Evidemment, impossible de répondre à cette question-là. Not enough data, comme on dit chez "nous". Ne vous méprenez pas. Je ne compare pas.

N'empêche. Après tout, un blog n'est rien d'autre que cette introspection et ce jeu avec ou contre une morale que l'on se plaît, par moments, à bousculer. Mais des doutes, ici, j'en ai tous les jours. Beaucoup d'attachement, aussi, pour ce petit bout d'île où je ne pensais pas rester plus de 6 mois. Et ses habitants.

Drôle de chose que l'éloignement, drôle de chose que d'avoir ses impressions immédiates étalées sur le net. Et drôle de chose que de se rendre compte, tout d'un coup, que cette vie à laquelle on aspirait, eh bien on est capable non seulement de la supporter, mais également de l'aimer et de la prendre au jour le jour comme un choix évident. Encore plus étonnant: que ce pays, on s'y prendrait autant les pieds dans le tapis. Il paraît que c'est commun pour une première (vraie) mission. Il paraît que... et tout ce qu'il y a derrière ce "que" mérite mieux que l'abréviation. et caetera desunt: "et les autres choses manquent".

Il n'est pas sûr que les élections se passent bien. Il est encore moins sûr que cela ne change quoi que ce soit. Dans l'immédiat.

Ce n'est ni le messqge d'une militante, ni celui de quelque'un qui "y croit" (et sans le "r" il se passe quoi???? euh non rien).

Juste d'une petite expat' qui aime sa vie là-bas, et puis sa vie ici.

Once again. Merci les z'amis (et les parents)

Comme si de rien n'était

Aujourd'hui, c'est quelqu'un qui m'a dit (toute référence à une personne existante ou ayant existé, etc etc) que la prise de la Bastille, c'était les méchants étudiants gauchistes qui en fait n'étaient que de petits loubards, et qu'après tout il se pourrait bien qu'il se passe la même chose en Haïti. Par pure charité (envers moi-même), non non non je ne dirai pas qui, mais j'ai bien rigolé, en pensant que ça serait sympa de remettre ça (ah ça ira, ça ira, ça ira).
Sinon, je me rends compte qu'il faut que je reprenne un peu ce blog en main, on tombe sur moi au détour d'une recherche sur "a rei a skei atao" (ça, c'est bien!), "corrossol" (ça, c'est bon aussi), mais aussi en googlant "école de putain" (et là, ça fait désordre). Je vous avais bien dit de vous méfier du tracking!
Hop hop je ne fais que passer.

jeudi, janvier 22, 2009

Les copines


"- Mais putain, ils sont où les vrais mecs, hein? Enfin j'veux dire, les vrais gens?

- Ah?! Ils les font aussi en mecs?!"

quelques heures plus tard.... pas les mêmes mais on recommence quand même


-"bah, t'as qu'à prendre un gin to....
Sans le "nic" quoi!"


Oui je sais c'est grossier mais qu'est-ce que ça me fait poiler.....

jeudi, novembre 20, 2008

Tout va bien...

Klarsfeld est là, et Michèle Duvivier Pierre-Louis a rencontré BKo et Rama Yade.

Envoyé spécial de François Fillon à Haïti où une nouvelle école vient de s'effondrer, Arno Klarsfeld veut proposer à Nicolas Sarkozy et Barack Obama (tiens! j'ai une idée qu'elle est bonne même que personne il y avait pensé avant) de lancer une initiative conjointe en faveur du pays le plus pauvre du continent américain (ça nous rappellera le bon temps, ça, tiens!). L'avocat français a prévu de rester une quinzaine de jours sur place (faut que je passe au Montana, l'hotel chic, histoire de voir un jeté de mèche) afin d'effectuer, pour le compte du premier ministre, une mission visant à améliorer la coopération avec Haïti (rigolote, cette folie des grandeurs, avec une AFD qui fait ce qu'elle peut avec pas grand chose), situé, précise-t-il, «à une heure d'avion de France et des États-Unis. (2h d'avion de Guadeloupe, pan sur le bec. Une heure, c'est le décalage horaire)».

Il était pas mal, finalement, en rollers dans le 12ème arrondissement de Paris....

PS: Juste pour l'anecdote. C'est encore meilleur lorsque l'on sait qu'il emprunte, avec la sécu de l'ambassade, les hélicos de la MINUSTAH sous la fonction de "journaliste".

mercredi, novembre 12, 2008

Flash report

Apparemment, après les fortes pluies d'hier soir sur PAP (assez impressionantes, j'avoue...), une maison s'est effondrée... sur une école, du côté de canapé vert...
La vie est un éternel recommencement.

Coup de coeur


Tryo, Pompafric.
Les gars, je vous achète votre album si vous promettez de faire un vrai clip! Mais bravo pour les paroles!

samedi, novembre 08, 2008

Wrath

Le nombre de morts augmente, il n'est pas impossible qu'il atteigne les 200, à l'école de la promesse évangélique de Pétionville.
Hier soir, autour de la piscine, y'avait entre autres M., chef de la logistique. M., c'est pas de la gnognotte, il est capable de dormir 2h, et d'assurer comme un chef même dans le Gonaïves des premiers secours. Sachant ce qui l'attendait tôt ce matin, personne n'a ne serait-ce que songé à lui reprocher ses binouzes (et le premier qui le fait, je m'en occupe personnellement). Je viens de l'avoir au téléphone, dégoûté, triste, en colère, comme je ne l'avais jamais entendu.
On peut comprendre les désastres naturels. C'est injuste, c'est moche, mais c'est un phénomène sur lequel on n'a aucune prise.
Mais cette école, elle s'était déjà partiellement effondrée il y a quelques années. Quelqu'un a pris la décision de foutre, là-dedans, de plus en plus de mômes, c'est-à-dire de plus en plus de frais d'inscription. Et même de contruire un étage de plus tant qu'à faire, y'aura toujours de pauvres bougres qui se saigneront en espérant, pour leurs moutards, un avenir meilleur.
Putain d'écoles privées, putain de proprios de terrain qui construisent n'importe où, putain de curés et d'églises en tous genres qui se font des couilles en or et se carapatent quand ca pue la mort (le cul-béni qui dirige l'établissement a pris la poudre d'escampette).
Putain d'autorités qui laissent s'ériger ces constructions, parfois contre un pot-de-vin, le plus souvent par impuissance totale.
Putain d'USAID et quelques autres qui, bien sûr, ne voient aucun inconvénient à laisser 80% du système éducatif aux mains du privé bien souvent religieux, évangélistes, adventistes, baptistes, témoins de mes deux. Qui font ce qu'ils veulent, sans supervision aucune.
Putain d'ONU qui se congratule sur des projets de réformes absconds, alors que rien n'est viable si tout peut, d'un moment à l'autre, et très littéralement, se casser la gueule. Et qui n'est pas même foutu capable d'envoyer un mail général pour annoncer officiellement la nouvelle, alors que les gamins de certaines de nos femmes de ménage sont peut-être sous les décombres.
J'en chialerais de rage et d'impuissance, je comprendrais toutes les révolutions, c'est pas possible tant de connerie.

PS: manquerait plus que Paloma dévie un poil à l'est.

lundi, novembre 03, 2008

Say "twenty-nine"

Tirage du 3 Novembre 2008

Amour : L'arcane sans Nom
Etat d'esprit : Le Jugement
Vie Active : La Force

Aujourd’hui, vous émergez d’une période de solitude avec la résolution de vous tourner vers les autres et de recueillir avec bienveillance l’affection ou l’amour qu’ils vous offrent, julia. Le tirage du Jugement et de l’arcane sans nom sonne le signal d’un nouveau départ dans votre vie sentimentale. Il est question de rencontres ou de retrouvailles et surtout de joie de vivre. Profitez ! Dans votre activité, soyez attentif(ve) aux événements inattendus qui pourraient faire évoluer votre situation. Le Jugement est porteur de bonnes nouvelles et la Force qui vous anime vous donne toute l'énergie et la volonté nécessaires pour saisir votre chance au bon moment. Si vous vous en donnez les moyens et si vous ouvrez l'oeil, votre journée pourra prendre un tour riche et gratifiant !

Je vais m'en donner les moyens, naméo, et commencer par finir tous mes papiers en plan histoire de boire un verre à votre santé à tous.
29, 2009, et le Finistère réunis..... Ca promet d'être une belle année......

samedi, novembre 01, 2008

Petit jeu de Gonaïves




Laquelle de ces deux photos montre une école privée?????

samedi, octobre 11, 2008

Killer mood

Evidemment, c'est à la veille du départ que la freebox HD, celle qui permet d'avoir la télé, plante royalement, pan. Remarque, moi, je m'en fous, la télé, j'aime pas trop, sauf quand j'ai la gueule de bois et que je peux regarder des américains débiles sur MTV (j'ai une préférence pour "kiffe ma mère", j'avoue). Et là, je m'en fous d'autant plus que je me barre dans 2 jours, mais je me suis dit que bon, si jamais quelqu'un vient habiter là, il ou elle sera peut-être plus porté(e) sur la chose que moi.
Du coup, je me décide à perdre un peu de temps et à appeler la hotline. J'avais jamais fait, je m'arrache les cheveux, les poils du nez, tout. D'abord, faut les identifiants qu'on ne trouve pas. Ensuite, faut taper tout plein de trucs sur le combiné, ça prend bien 5 minutes cette histoire, "on vous met en relation bla bla", "votre temps d'attente est de 2 minutes 14 secondes", et au bout de 8 minutes, "en raison d'un grand nombre d'appels... bip bip".
Le plus drôle, c'est qu'au bout de 5 appels renouvelés, eh ben bizarrement, votre ligne téléphonique (free, donc, parce que vous avez fait la bêtise de prendre le dégroupage total) est brouillée. Ca fait "ssssshhhhhhh shhhhhhhh" dans le combiné alors que la freebox, elle, fonctionne. Salauds, c'est un complot!
Et le pire, dans tout ça, c'est que c'est comme la crise, on aimerait bien pouvoir râler sur quelqu'un, même juste parler, et y'a personne en face.
"Monde de merde", comme dirait l'homme le plus classe du monde.

PS: Non, je rectifie. En fait, le pire, c'est que ça donne envie d'insister jusqu'à ce qu'il y en ait un qui réponde, rien que pour gueuler un bon coup. J'les aurai, j'les aurai, j'les aurai.

jeudi, octobre 09, 2008

Rainer mood

Aujourd'hui, au détour de vieux cartons, je me suis décidée à faire le tri dans mes archives histoire de dégager un peu mon appartement pour le ou la potentiel(le) futur(e) occupant(e). J'ai retrouvé des lettres jamais envoyées, des cours d'éco que je ne relirai jamais, des copies bonnes et moins bonnes, des brouillons FIDH en pagaille, mes vieux journaux libériens, et tout ce dont on peut s'encombrer.
Et puis cette chemise en plastique, qui, si je m'en souviens bien, contenait à l'époque mes cours de français de 1ère, et sur laquelle j'avais noté au tipex un poème de Rilke, mon préféré...

Das ist die Sehnsucht: wohnen im Gewoge
und keine Heimat haben in der Zeit.
Und das sind Wünsche: leise Dialoge
täglicher Stunden mit der Ewigkeit.


Und das ist Leben. Bis aus einem gestern
die einsamste von allen Stunden steigt,
die, anders lächelnd als die andern Schwestern,
dem Ewigen entgegen schweigt.

J'ai pas le temps de le traduire, mais il y est question de nostalgie, et surtout de rire qui défie l'éternité.
Tout est dans tout.

lundi, septembre 22, 2008

I believe i can fly (suite) (but i still like to be on the ground)


En arrivant bien à l'heure hier matin à Toussaint Louverture, l'aéroport de PAP, je me suis dit que tout s'était passé trop bien; pas de réelle paniue avant le départ, rien oublié, enregistrement à l'heure... On a commencé à se poser des questions lorsqu'on nous a annoncé que notre avion ne pouvait arriver pour problèmes techniques, qu'on nous en envoyait un autre, plus petit, et dans lequel tout le monde ne pourrait sans doute pas rentrer. Le pauvre gars tout bourré (mais fort sympathique, sécurité du Stade de France) qui dansait dans la file d'attente s'est fait bouler, on était tous un peu tristes pour lui. Décollage avec trois heures de retard dans un coucou à hélices, qui a mis 4 heures au lieu de 2 pour arriver aux abords de la Guadeloupe, après quelques décrochages bien sentis (tiens, c'est moi où on vient de perdre de l'altitude un peu vite et l'hôtesse est toute verte????). Demi-tour à 5 minutes de l'atterrissage, ah ben un avion bloque la piste suite à "l'endommagement de son train d'atterrissage", direction Antigua, 2 heures d'attente sous la pluie. En arrivant à Pointe à Pitre, on a pu faire coucou au dernier vol Air France qui, las de nous attendre, décollait pour Paris. Accessoirement, on a aussi appris que le pilote s'était fait des frayeurs en traversant le mauvais temps.
Du coup, Air Caraïbes nous a offert un bel hôtel 4 étoiles.
Et comme au milieu de tous les gens qui râlaient, j'étais trop claquée pour dire quoi que ce soit, le gérant s'est ravisé en me donnant ma clef ("non non attendez, prenez plutôt celle-là") et m'a refilé le dernier étage avec vue sur mer.
On peut refaire la même au retour?????

PS: Les couples candidats à l'adoption et qui repartent avec de petits Haïtiens sont définitivement dominés par le modèle papa poule (madame ayant à peine le droit de tenir l'enfant dans les bras). Moi, j'espère juste que lorsque les enfants grandiront, les parents modèreront un peu leur discours et arrêteront de dire que leur pays d'origine, c'est de la merde. Et seront plus fiers de leur gamins que d'eux-mêmes pour avoir accompli une aussi bonne action.

mercredi, septembre 17, 2008

happy birthday T.

Hier soir c'était l'anniversaire de T. mon voisin; il y avait aussi C. sa femme qui sait faire les lasagnes comme personne, J. leur adorable gamine de 2 ans et trois pommes qui saute dans la piscine toute habillée dès qu'elle y voit quelqu'un; R. la tata dans la cuisine qui m'a montré comment cuire les plantins, R. sa fille qui traduisait, R. la petite soeur de C. qui voulait tout savoir du grec ancien, E. qui m'a appris à danser un peu le kompa, A. qui a pris le relais, H. dit "le Professeur" qui parlait un peu trop, J-J. qui tient un restau bar à Delmas 31, J-E. qui aime vraiment le black label, et beaucoup d'autres.
Ma première vraie soirée haïtienne, entre le groupe des bonshommes avec lequel je me suis bien marrée autour de la table, et le royaume de la cuisine où, assises sur nos tupperwears, nous avons bu notre bière et fumé notre clope en découpant le cabri. Du bonheur.
Parmi la bonne dizaine de péquins de la minustah invités, nous sommes 2 à nous être pointés. Les autres n'ont pas même jugé bon de passer un coup de fil.
No comment; mais cela me rappelle un post d'il y a plus d'un an. Human rights gotta start somewhere...

dimanche, septembre 07, 2008

Mixed feelings


Notre femme de ménage (ben ouais) s'appelle Marie-Julie et a mon âge; quand je suis à la maison en même temps qu'elle, on boit le jus et on papote sec, notamment sur les bonshommes qui franchement sont bien plus compliqués que les gonzesses non mais.
Ce midi, déjeuner avec toute sa petite famille à la maison - son bonhomme, qu'est pas resté longtemps, leur deux enfants, et puis cette petite fille, présentée au départ comme la fille adoptive.
En fait, Rose (c'est son nom) est la femme de ménage de ma femme de ménage. Qui elle-même a été envoyée par ses parents chez des amis de la famille à peu près au même âge, 9 ans, s'occuper des enfants et du linge, et qui du coup a dû arrêter l'école.
Je sais bien; au moins, Rose, ça lui permet, pour le moment encore, d'aller à l'école et puis d'avoir un toit. Mais il n'est pas toujours évident de s'adapter à ces rapports complexes qui fleurent bon le maître et l'esclave (tiens, je vais me relire Hegel).

mardi, août 26, 2008

Wouarf wouarf wouarf


Pensées pour le Sud et downtown PAP. Ca commence à bien souffler, bonne chance les gars...

En attendant Gustav

C'est très étrange, ce calme avant les tempêtes; il y a eu quelques pluies, et puis plus rien, même pas une petite brise. Le vent vient juste de se lever; le gouvernement a visiblement bien appris sa leçon (tiens, si on passait notre liste juste au moment où on annonce une alerte cyclonique, histoire de)(et puis ça coupera l'herbe sous le pied de ceux qui pensaient pouvoir organiser des manifs)(derrière le rideau, avec les plus pauvres devant).
Gustav ne sera peut-être pas gros et gras, et le gouvernement pas si mauvais que ça; mais on comprend la grogne, et l'on s'étonne même de sa patience.
Vais devenir plus anar que Nanard (que je salue bien bas)(Pouch tu feras passer le message) si ça continue.

PS1: Pas de photos car carte mémoire kaputt.
PS2: Tous les insectes de la maison, mouches cafards abeilles gendarmes fourmis, sont en train de sortir de leur trou pour venir crever près de la fenêtre, c'est un peu flippant mais assez beau.

samedi, août 23, 2008

À E.T.




mercredi, août 20, 2008

Brin Brin...


... ou comment-être-belle-en-maillot-sur-la-plage-en-2-jours.
Bloubloubloubloubloubloubloublou.

lundi, juillet 28, 2008

Finies les vacances.....


Basil and thyme


Quand j'ai vu mon moniteur de de planche à voile à Cabarete l'autre jour, je me suis dit que ce type était l'exact mélange entre Iggy Pop et John Cleese. Quand il a commencé à m'expliquer comment tenir sur ce machin, je me suis rendu compte qu'il parlait VRAIMENT comme John Cleese. Un apéro plus loin, en plus il connaissait Fawlty Towers et nous avons disserté de la supériorité du Tanqueray sur le Bombay Sapphire en se surnommant Basil et Sybil, alors que le serveur s'appelait VRAIMENT Manuel et qu'il y avait plein d'Allemands dans le bar. Une bien bonne soirée....
J'ai fait le trajet du retour le lendemain assise sur un journal à côté du chauffeur, plus de place dans le bus, vue panoramique et sensations fortes assurées en le voyant doubler dans les virages.
Bref, je suis rentrée, sans encore savoir trop bien de quel côté de l'île se trouve la "réalité". Mais reposée, voire même pas mécontente de retrouver le bureau.

mercredi, juillet 23, 2008

Life is a cabaret....

Mardi soir, je ne savais pas très bien où j'allais pouvoir poser mes fesses le lendemain, alors j'ai commencé par le bar de ma pension de famille, à saint-Domingue. J'y ai rencontré un Allemand très rigolo (de ceux qui sont partis depuis tellement longtemps qu'ils refusent de parler la langue de Goethe), plus que désabusé de son travail en haiti, qui m'a indiqué l'adresse d'une chambre d´hote à Cabarete, tout au nord.
Après un trajet fort sympathique dans les bus publics, m'y voilà. C'est tout plein d'Allemands bedonnants, de suédoises très blondes et de surfeurs américains, c'est disneyland et j'ai failli sauter dans le premier bus venu. Puis j'ai vu ma chambre, et j'ai changé d'avis... Lieu tout tranquille, grand jardin, gens adorables, c'est bon je reste... Les touristes ne dépassant pas la plage principale, je me suis meme trouvé un bout désert de sable blanc, des vagues et de quoi faire un tour en planche à voile sans le moniteur qui vous touche les fesses au passage.
Happy!

lundi, juillet 21, 2008

Encantada....

On s'habitue décidément à tout... Je n'en reviens toujours pas de voir, à moins d'une heure d'avion, des routes sans trous, des rues animées avec de la musique partout, des boutiques "normales", une débauche d'éclairage, pas de coupures d'eau, un port avec des bateaux et un bord de mer où l'on peut se balader. Rien que de marcher seule dans la rue me paraît surréaliste. Et la comparaison avec l'autre côté de l'île fait mal...
Passé la soirée de samedi de troquet en troquet, avec des UNV philippins, pour terminer dans un bar clandestin on ne peut plus local, à boire des "santo libre" en papotant avec des Domicains qui n'en revenaient pas que nous ayons réussi à trouver l'endroit (moralité: TOUJOURS demander son chemin aux barmen...). Quant à l'épicerie/tabac/bar en face de ma pension de famille, ça y est, je copine avec la vieille patronne qui a décidé de prendre mon espagnol en main.
Bref, c'est les vacances, demain planche à voile dans le nord du pays, peut-être un coup de canasson dans les montagnes en fin de semaine, et promis quelques photos à l'arrivée.....

mercredi, juillet 09, 2008

dream job (2)

Soirée improvisée à la maison ce soir (et non pas de photos, parce que justement ce n'était pas prévu et que oui, une fois de plus, j'ai oublié de recharger les batteries de l'appareil).
MINUSTAH de tous horizons et Haïtiens autour d'un plat de pâtes à l'ail (merdouille, que reste-t-il dans mes placards pour nourrir 12 personnes!), et cette question sous-jacente perpétuelle: "mais nom de truc, qu'est-ce qu'on fout là????".
Il paraît que l'on s'y habitue, et que l'on finit par oublier le pourquoi du comment. Que cette interrogation "rafraîchissante" disparaît au bout de quelques temps.
J'espère ne pas arrêter de me la poser tous les jours.
Dites, quand j'y réponds sans "oui mais", vous me faites revenir???!!!!

PS: tiens au fait, mon rêve de ce matin, ça me fait beaucoup penser à la fille qui écoute les crânes de licornes dans La fin des temps de Murakami.

mardi, juillet 08, 2008

Dream job

Depuis 6 semaines que je suis arrivée, je n'étais pas parvenue à me souvenir d'un seul rêve.
J'étais au bureau au bord de l'eau, avec un de mes collègues, militaire français, qui m'expliquait que aïe aïe aïe, ça n'allait pas du tout, je faisais baisser les chiffres de l'équipe car j'oubliais systématiquement de répertorier mes rêves, qu'il fallait rattraper le retard. Et qui me montrait comment utiliser des numéros bizarres pour les classer, bref, c'était cela mon boulot. Sur ce, mon boss appelait et me disait qu'il était en retard pour venir me chercher, et je lui répondais que ce n'était pas grave, j'allais me rendormir et faire des rêves (puisque c'était mon travail) en attendant.
Au réveil, mon portable indiquait sans erreur possible que si, j'ai vraiment dit ça à mon chef. Il en rigole encore.... Sa femme qui est psy aussi. Je vous parle même pas du militaire français.

jeudi, juin 26, 2008

Petit plaisir

Je suis rentrée chez moi hier après avoir reconduit mes collègues à très exactement 23h58 selon le "car log", l'espèce de mouchard que l'on nous colle dans les bagnoles et qui rapporte au central tous les horaires, vitesses et autres identités des utilisateurs. En gros, si vous avez un peu de retard sur le couvre-feu (minuit en semaine) mais que vous avez joué aux gendarmes et aux voleurs avec les patrouilles, reste cette saloperie qui vous vaudra un joli rapport dès le lendemain matin...
Pur plaisir, je suis restée dans la voiture, moteur allumé, 2 minutes de plus, histoire de retirer la clef à 0h00, nan mais, vous ne me piquerez pas mes 120 secondes.
On se contente vraiment de peu.

mardi, juin 24, 2008

Aeroplane

Je suis allée hier soir récupérer un de mes chefs et sa petite famille à l'aéroport... C'est bien la première fois que je me réjouis du retard d'un avion. J'ai pu discuter avec quelques personnes, on a bien rigolé, qui me racontait les blagues haïtiennes sur la MINUSTAH, qui traduisait en créole, et ah ah ah, et vous qu'est-ce que vous en pensez de la possible prochaine premier ministre?, et hop, tu connais cette chanson? Au bout d'une heure, nous étions une dizaine à papoter et s'il y avait eu une buvette pas loin, on aurait bien bu une prestige; comme quoi il est possible de combler la distance certaine qu'impose mon badge Nations Unies.

Martissant ce matin; les ruines de certains bâtiments sont impressionantes, on se demande vraiment ce que fout ce monument à la mémoire du Marquis of Cornwallis et à la gloire de la Compagnie des Indes Orientales, lion britnannique trônant au milieu d'une luxueuse et gigantesque résidence abandonnée en plein coeur de Port-au-Prince... Au pied duquel est installé le bataillon sri lankais -belle ironie de l'histoire-, avec lequel nous avons causé kidnappings et checkpoints en regardant passer les cabris.

Bref, tout est dans tout et réciproquement!