jeudi, juin 26, 2008

Petit plaisir

Je suis rentrée chez moi hier après avoir reconduit mes collègues à très exactement 23h58 selon le "car log", l'espèce de mouchard que l'on nous colle dans les bagnoles et qui rapporte au central tous les horaires, vitesses et autres identités des utilisateurs. En gros, si vous avez un peu de retard sur le couvre-feu (minuit en semaine) mais que vous avez joué aux gendarmes et aux voleurs avec les patrouilles, reste cette saloperie qui vous vaudra un joli rapport dès le lendemain matin...
Pur plaisir, je suis restée dans la voiture, moteur allumé, 2 minutes de plus, histoire de retirer la clef à 0h00, nan mais, vous ne me piquerez pas mes 120 secondes.
On se contente vraiment de peu.

mardi, juin 24, 2008

Aeroplane

Je suis allée hier soir récupérer un de mes chefs et sa petite famille à l'aéroport... C'est bien la première fois que je me réjouis du retard d'un avion. J'ai pu discuter avec quelques personnes, on a bien rigolé, qui me racontait les blagues haïtiennes sur la MINUSTAH, qui traduisait en créole, et ah ah ah, et vous qu'est-ce que vous en pensez de la possible prochaine premier ministre?, et hop, tu connais cette chanson? Au bout d'une heure, nous étions une dizaine à papoter et s'il y avait eu une buvette pas loin, on aurait bien bu une prestige; comme quoi il est possible de combler la distance certaine qu'impose mon badge Nations Unies.

Martissant ce matin; les ruines de certains bâtiments sont impressionantes, on se demande vraiment ce que fout ce monument à la mémoire du Marquis of Cornwallis et à la gloire de la Compagnie des Indes Orientales, lion britnannique trônant au milieu d'une luxueuse et gigantesque résidence abandonnée en plein coeur de Port-au-Prince... Au pied duquel est installé le bataillon sri lankais -belle ironie de l'histoire-, avec lequel nous avons causé kidnappings et checkpoints en regardant passer les cabris.

Bref, tout est dans tout et réciproquement!

lundi, juin 23, 2008

Home

A nouveau déballé ma valise, cette fois pour quelque temps.... Ca y est, je suis et me sens "chez moi"; colocs indépendantes, j'ai une paix royale, une jolie chambre -à dimensions humaines celle-là, dans une maison plutôt sympa. Et une piscine, avec des tables et chaises autour qui vont devenir, je pense, le bar officieux des bières après le boulot... Le tout pour un sacrément bon prix.
N'empêche, cela fait un drôle d'effet. Sans être luxueuse, la maison avec piscine, c'est quelque chose que je n'avais eu; et se dire qu'il aura fallu venir en Haïti pour cela, y'a quand même comme un truc qui coince aux entournures... Je découvre Martissant et Bel Air mardi, retourne à Cité Soleil mercredi; Et une fois la journée terminée, je vais rentrer là, un peu plus haut dans la ville, à peine quelques kilomètres à vol d'oiseau.
Bon, je ne vais pas non plus me flageller, hein... Photos demain!

samedi, juin 21, 2008

Barikad Montana


"Maintenant, dis Mon-ta-na". Fort pensé à South Park le film hier soir, alors que nous nous trouvions à l'hôtel Montana; musique à fond, tango-salsa, belles robes, jeunesse dorée, expats en goguette, décor luxueux. Une autre planète.
Pendant ce temps se préparaient les funérailles de 5 des membres de Barikad Crew, morts dans un accident de voiture samedi soir dernier.
Je vous recommande Nou di Non.

jeudi, juin 19, 2008

Un deux trois.... soleil

Première visite de Cité Soleil hier. Et première fois, depuis mon arrivée, que je comprends la raison de la présence de la mission ici. Misère, bidonvilles, points d'eau près des latrines, odeurs, marchés faméliques; armes, intimidation, et la bagnole blindée de l'ONU.
Heureusement, le type qui m'accompagnait ne verse pas dans la sécurité bidon que l'on nous sert à Pétionville, et connaît son terrain depuis plusieurs années. Du coup, nous avons pu marcher un peu, et faire face, également, à de nombreux regards sans se cacher derrière les vitres incassables et les M5 posés sur les sièges arrières.
Je sais, cela fait cliché, mais bon; aux abords du port Soleil, il y avait cette petite fille, qui est venue vers moi, m'a pris les mains, les a serrées très fort et s'est blottie contre moi avec un grand sourire; d'autres sont arrivés, réclamant à manger, de l'argent. Elle, elle n'a rien dit, elle est juste restée dans mes bras. Rien de plus malheureusement à apporter dans cet endroit qu'un bref câlin silencieux à cette gamine, parce qu'il n'y avait pas grand chose à dire.
Mais ça vaut tous les rapports du monde, et je me sens plus à l'aise les pieds dans la merde, littéralement, que dans les beaux jardins des uns et des autres.
Back to reality, et ça fait du "bien".

PS: Nan mais quelle enflure.... Entre Dassault, les 80% d'expulsions en plus, les rejets du sénat et sarko qu'a le droit de causer autant qu'il veut, je ne sais pas si je vais continuer à consulter les journaux français.....!

mardi, juin 17, 2008

Espèce de chnard, va!


Les clébards, ici, ce sont des "chnards", un mélange de chien et de renard, c'est rigolo, ça leur laisse de grandes oreilles et la démarche sautillante de l'attrapeur de poules avec la grogne du cabot.
Bon ben hier, j'étais d'une humeur de chnard. Je ne sais pas si mes esgourdes avaient poussé mais fallait pas m'embêter, ça arrive. En fait, au bout de quatre semaines dans mon milieu d'expats, avec tout de même de grosses journées et peu de moments pour "s'échapper" du monde de Monsieur un (une blague locale. Hihi. On peut dire aussi hUN. Et puis c'est qui, d'abord, ce monsieur Un qui a toutes ces voitures blanches avec son nom dessus, hein?!), on se rend compte que l'on n'est presque jamais physiquement seul -tout en l'étant beaucoup au bout du compte. A certains moments, on aimerait bien être peinard et avoir, tant qu'à faire, une certaine adéquation entre la forme et le fond.
Bref, j'ai regardé quelques Docteur House avant de me coucher et hop, back on tracks!

PS: Et puis ce matin, j'ai vu un très très très très très très très beau monsieur. C'est dommage, il paraît que c'est une des plus grosses raclures de la ville....

jeudi, juin 12, 2008

Humeur cirouelle


Ce soir, j'ai goûté la glace au "corossol", même que je ne sais pas comment cela s'écrit mais là, ça m'est bien égal.
Voilà, ça veut dire beaucoup et bien plus encore.
Même qu'en sortant du restaurant (ehhhh, je les vois venir, les mauvaises langues.... Nan, jus de papaye!), je me suis sentie tellement mieux que j'ai mis 10 minutes à démarrer la voiture; trois manipulations de sécurité pour faire bouger mon tank (sans toucher l'autre, comme qui dirait....)(cette manie, aussi, d'avoir tant de modèles de caisses différents...!)(ahhhh... c'était donc ça?!), c'était un peu trop surréaliste.
Bref. J'ai le sentiment de débarquer tout juste.
Merci Bastien et son arrivée digne de ce nom.

dimanche, juin 08, 2008

"You're an analyst??????!!!!!!!!"

Premier week-end un peu festif sur PAP... Nous nous sommes partagé les jours avec mon chef, histoire d'être sûrs que l'un des deux soit en mesure de conduire... Et hop, une soirée au jus d'orange après un vendredi de dégustation de mojitos au Barbancourt. Pas dégueu. Les bars "UN" sont édifiants; plus royalistes que le roi, le Magdoos est un club londonien dans lequel je ne traînerai pas beaucoup mes guêtres je pense. Mais ça valait le coup d'oeil. Le "Barrack", en revanche... sera juste en face de ma nouvelle maison. Ca reste la "bourgeoisie" haïtienne hyper friquée, mais c'est un début.
Bonne semaine au bureau. Premier tour à Cité Soleil. Bon premier papier, on me regarde moins de travers. Je ne m'étais pas bien rendu compte, je crois, de ce que signifiait "analyste": le tête des gens de l'administration qui me demandent ma fonction et mon unité... Il faut croire que je n'ai pas la gueule de l'emploi et cela me plaît encore plus héhéhéhé!
Je file me paumer avec l'énorme nissan patrol siglée "UN". Rien que l'idée de conduire un machin pareil, je rigole toute seule au volant. Ca aide pour demander son chemin...

vendredi, juin 06, 2008

Step by step....

Après un rude début de semaine, les choses s'organisent petit à petit; je trouve ma place et me découvre des talents d'organisation (très très) bien cachés. Si on m'avait dit ça....
Une nouvelle vie s'organise, sans oublier l'autre; je découvre PAP au détour des rues, en me paumant allègrement en bagnole UN ou non; je commence à parler en sigles d'expat' (même pas à pattes) tout en y mélangeant les noms de borlettes (loto local) et mots de créole.
Bref, tout va bien...!