mercredi, juillet 08, 2009

Requiem for a freak

Hier, j'ai vu une drôle de photo.
Des clichés de macchab', j'en vois pourtant assez souvent, les rapports de police en sont assez friants. Comme ceux des droits de l'homme il y a quelques temps. Bref, d'habitude, ça ne m'interpelle que moyennement, je regarde surtout l'aspect des blessures, comment cela a pu être fait, avec quoi etc.
Mais hier c'était différent. Un gars que l'on soupçonnait être un gros bonnet des malfrats et qui s'est révélé n'être qu'un pauvre type qui avait essayé de braquer un tap-tap. Une petite frappe toute jeune qui s'est pris une bastos, probablement par un mec plus gros que lui au moment où il essayait de lui piquer son larfeuille. J'ai pensé: "poor bastard", en anglais dans le texte. Allongé par terre, les yeux encore ouverts. OK, ça je connais. Mais il n'était peut-être pas mort depuis très longtemps au moment de la photo, le regard disait encore quelque chose. "Meeeeeeeeeeerrrrrrrrrde qu'est-ce qui se passe?". Un truc comme ça.
Ce petit con allongé dans son sang, joli comme un coeur malgré la pommette droite tuméfiée par l'impact de balle, les jambes élégamment croisées et cette expression dans les pupilles éteintes, ça m'a retournée. Pas que moi d'ailleurs, les flics endurcis aussi. Cela ne m'a pas forcément donné à réfléchir sur la violence ici. Haïti reste un des pays des Caraïbes bien en-dessous de la moyenne des homicides de la région. Mais j'ai pensé à tous les petits abrutis du même genre ici et ailleurs. Pendant que Bill, à Gonaïves, rendait à César ce qui est à Brutus, et faisait remarquer que Michael avait grandement contribué au financement du parti démocrate.
Tout est dans tout. Rest in peace.

2 commentaires:

À 1:43 AM , Blogger meumeu a dit...

C'est bon de retrouver ton écriture. Tu devrais être plus assidue à l'exercice, même si je sais que tu as beaucoup, et mieux, à faire.
Ton petit billet est direct, simple et touchant, il me fait penser à un passage d'Underground, l'essai de Murakami sur l'attentat dans le métro de Tokyo.
Mes salutations à Bill, et à très bientôt !

 
À 1:49 AM , Blogger jules a dit...

j'ai compris pourquoi les jambes croisées. C'est l'impact de la balle, ça te fait tourner sur toi-même. Ca donne une pose très décontractée (genre j'étais assis sur mon canapé les pieds croisés), qui contraste tellement avec la violence du choc que cela paraît complètement incongru.
On en apprend tous les jours.

 

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