lundi, septembre 22, 2008

I believe i can fly (suite) (but i still like to be on the ground)


En arrivant bien à l'heure hier matin à Toussaint Louverture, l'aéroport de PAP, je me suis dit que tout s'était passé trop bien; pas de réelle paniue avant le départ, rien oublié, enregistrement à l'heure... On a commencé à se poser des questions lorsqu'on nous a annoncé que notre avion ne pouvait arriver pour problèmes techniques, qu'on nous en envoyait un autre, plus petit, et dans lequel tout le monde ne pourrait sans doute pas rentrer. Le pauvre gars tout bourré (mais fort sympathique, sécurité du Stade de France) qui dansait dans la file d'attente s'est fait bouler, on était tous un peu tristes pour lui. Décollage avec trois heures de retard dans un coucou à hélices, qui a mis 4 heures au lieu de 2 pour arriver aux abords de la Guadeloupe, après quelques décrochages bien sentis (tiens, c'est moi où on vient de perdre de l'altitude un peu vite et l'hôtesse est toute verte????). Demi-tour à 5 minutes de l'atterrissage, ah ben un avion bloque la piste suite à "l'endommagement de son train d'atterrissage", direction Antigua, 2 heures d'attente sous la pluie. En arrivant à Pointe à Pitre, on a pu faire coucou au dernier vol Air France qui, las de nous attendre, décollait pour Paris. Accessoirement, on a aussi appris que le pilote s'était fait des frayeurs en traversant le mauvais temps.
Du coup, Air Caraïbes nous a offert un bel hôtel 4 étoiles.
Et comme au milieu de tous les gens qui râlaient, j'étais trop claquée pour dire quoi que ce soit, le gérant s'est ravisé en me donnant ma clef ("non non attendez, prenez plutôt celle-là") et m'a refilé le dernier étage avec vue sur mer.
On peut refaire la même au retour?????

PS: Les couples candidats à l'adoption et qui repartent avec de petits Haïtiens sont définitivement dominés par le modèle papa poule (madame ayant à peine le droit de tenir l'enfant dans les bras). Moi, j'espère juste que lorsque les enfants grandiront, les parents modèreront un peu leur discours et arrêteront de dire que leur pays d'origine, c'est de la merde. Et seront plus fiers de leur gamins que d'eux-mêmes pour avoir accompli une aussi bonne action.

mercredi, septembre 17, 2008

happy birthday T.

Hier soir c'était l'anniversaire de T. mon voisin; il y avait aussi C. sa femme qui sait faire les lasagnes comme personne, J. leur adorable gamine de 2 ans et trois pommes qui saute dans la piscine toute habillée dès qu'elle y voit quelqu'un; R. la tata dans la cuisine qui m'a montré comment cuire les plantins, R. sa fille qui traduisait, R. la petite soeur de C. qui voulait tout savoir du grec ancien, E. qui m'a appris à danser un peu le kompa, A. qui a pris le relais, H. dit "le Professeur" qui parlait un peu trop, J-J. qui tient un restau bar à Delmas 31, J-E. qui aime vraiment le black label, et beaucoup d'autres.
Ma première vraie soirée haïtienne, entre le groupe des bonshommes avec lequel je me suis bien marrée autour de la table, et le royaume de la cuisine où, assises sur nos tupperwears, nous avons bu notre bière et fumé notre clope en découpant le cabri. Du bonheur.
Parmi la bonne dizaine de péquins de la minustah invités, nous sommes 2 à nous être pointés. Les autres n'ont pas même jugé bon de passer un coup de fil.
No comment; mais cela me rappelle un post d'il y a plus d'un an. Human rights gotta start somewhere...

dimanche, septembre 07, 2008

Mixed feelings


Notre femme de ménage (ben ouais) s'appelle Marie-Julie et a mon âge; quand je suis à la maison en même temps qu'elle, on boit le jus et on papote sec, notamment sur les bonshommes qui franchement sont bien plus compliqués que les gonzesses non mais.
Ce midi, déjeuner avec toute sa petite famille à la maison - son bonhomme, qu'est pas resté longtemps, leur deux enfants, et puis cette petite fille, présentée au départ comme la fille adoptive.
En fait, Rose (c'est son nom) est la femme de ménage de ma femme de ménage. Qui elle-même a été envoyée par ses parents chez des amis de la famille à peu près au même âge, 9 ans, s'occuper des enfants et du linge, et qui du coup a dû arrêter l'école.
Je sais bien; au moins, Rose, ça lui permet, pour le moment encore, d'aller à l'école et puis d'avoir un toit. Mais il n'est pas toujours évident de s'adapter à ces rapports complexes qui fleurent bon le maître et l'esclave (tiens, je vais me relire Hegel).